Les sciences humaines sont celles qui ont pour objet d'étude les hommes, leur histoire, leurs cultures, leurs réalisations et leurs comportements. L'opposition traditionnelle entre sciences humaines et sciences naturelles, repose sur celle entre nature et culture. Elle est institutionnalisée dans la séparation que l'université française fait entre les facultés de sciences et médecine d'une part, et celles de lettres, droit et sciences humaines d'autre part. Les sciences humaines comportent de nombreuses disciplines: l'anthropologie, la sociologie, l'ethnologie, l'histoire, la psychologie, la biologie, la linguistique la morale, l'archéologie, l'économie, etc.
Définition
Les sciences ont, de façon générale pour objet de dégager des généralités récurrentes, de définir des concepts. Les lois et les systèmes arrivent toujours par la reconnaissance des rapports préexistants pour s’en écarter insidieusement et poser des absolus a priori, ce que Kuhn appelle des « paradigmes ».
Une vision mécaniste, causaliste, de l’environnement, semblait hier concevable pour tous les domaines, mais elle ne l’est plus de nos jours. Un consensus expérimental qui tout en s’intéressant aux phénomènes qui touchent à l’humain (psychologie, perception, cognition …) ou aux groupes d’hommes (sociologie, histoire, géographie, etc.) n’utiliserait que des paramètres qu’on ne saurait déduire d’un ensemble de phénomènes. Les sciences humaines se sont dégagées pour, prudemment, défricher le terrain de l’imperceptible, de l’immensurable, en se contentant de faire référence à la connaissance du moment.
On découvre alors qu’il existe une sorte de réalité « indépendante », c’est-à-dire qui ne peut être appréhendée en l’état actuel de nos outils d’observation sensibles et conceptuels. Cette « métaréalité » n’appartient pas aux domaines étudiés par la science, et, bien qu’influant notre quotidien, elle ne saura jamais se rendre perceptible. On élabora ainsi plusieurs théories cognitives pour déchiffrer et balayer l’espace qui va du perçu à l’intelligible au connaissable : comment passe-t-on du phénomène à l’objet, de l’observation à la déduction de lois générales ? Si la connaissance interroge les phénomènes, elle interroge peut-être surtout, à travers eux, notre vision du monde, c’est-à-dire les relations entre un « sujet » et un « objet ». Les sciences humaines mesurent donc la dimension de l’esprit humain et prennent le pas sur des réflexions auparavant dévolues à la philosophie.
L'homme de Vitruve dessiné par Léonard de Vinci est un croquis de proportions passé à la postérité, qui induit tant d'avancement dans la perception des sciences humaines : Nombre d'or, Anatomie ; à lui seul, ce dessin symbolise l'humanisme qu'a incarné le génie italien.